Le malade imaginaire
Cie Uranus Mise en scène: Valentine Sergo Au Théâtre l'Alchimic Du 19 au 31 janvier 2010 Reprise au Théâtre en Cavale à Pitoëff Du 14 janvier au 6 février 2011 PresseCritique: Le Courrier-28.01.2010
Critique: Tribune de Genève-28.01.2010 Critique: GHI-10-11-03.2010 Scène Magazine |
DistributionMise en scène: Valentine Sergo
Jeu: Jacques Maeder : Argan Maria Mettral : Toinette Fanny Pelichet : Angélique, Louison Bartek Sozanski : Cléante, Monsieur Fleurant Valentine Sergo : Béline Dimitri Anzules : Monsieur Purgon & Thomas Diafoirus Daniel Vouillamoz : Béralde, Monsieur Diafoirus & le notaire Collaboration artistique : Daniel Vouillamoz Création Lumière : Claire Firmann Création son et musique : Florence Melnotte Travail de la voix : Sylvie Zahnd Chorégraphie : Milène De La Mata Création costumes : Corina Pia Scénographie : Nadja Savoy Maquillage-Perruques : Arnaud Buchs Production, presse & communication : Florence Chappuis - Morris Mendi Administration, comptabilité : Chantal Noirjean Pourquoi cette pièce ?La médecine officielle à l’époque de Molière est alors très scolastique et conservatrice.
Est-ce que les choses ont tellement changé aujourd’hui? Déjà en 1673 Molière dénonçait la toute puissance médicale face au patient qui n’avait que le droit de subir pour guérir, mais qui ne pouvait en aucun cas poser des questions ou affiner sa connaissance face à sa maladie. Le patient était traité comme un objet intéressant pour des expériences. Aujourd’hui encore on est confronté à cette sorte de rapport avec le médecin, même si les technologies ont évolué, il arrive très souvent que le langage employé de la part des médecins reste énigmatique et désécurisant pour le patient. Cet aspect de la médecine dictatoriale, qui joue avec la peur et la non-information pour fidéliser ses patients, a malheureusement traversé les siècles jusqu’à aujourd’hui. Et c’est pourquoi la pièce de Molière est encore de nos jours d’une criante actualité. Valentine Sergo anime régulièrement des ateliers de théâtre à l’hôpital pour les patients atteints de maladies chroniques et a pu constater sur place cette souffrance générée par l’information parcellaire de la maladie. Un autre sujet traité par Molière dans cette pièce, est la difficulté de s’unir, de s’associer avec des personnes de classes sociales différentes. C’est à travers la difficile union d’Angélique et de Cléante, qu’il aborde ce sujet. De nos jours encore, bien que cela se fasse de manière très discrète, les mélanges de classes sociales par les liens du mariage se font peu ou pas du tout. Rarement nous verrons une fille d’ouvrier, épouser un fils de chirurgien ou un fils d’avocat épouser une fille de fermier. Il existe certes une évolution, mais elle est encore très discrète. La mise à l’écart des classes inférieures gangrènes pratiquement tous les pays du monde. C’est Toinette qui dans cette pièce par son bon sens inné, déjouera toutes ces fausses vérités. Le personnage de Toinette, dans cette pièce symbolise le triomphe du bon sens. De nos jours, c’est la planète entière qui manque de bon sens. Et c’est la raison pour laquelle monter cette pièce aujourd’hui n’est pas une absurdité, mais une nécessité. Tous les aspects énoncés ci-dessus, inquiétants et parfois même tragiques sont traités dans l’écriture avec un humour décapant. C’est aussi une des raisons qui détermine le choix de cette pièce pour la compagnie, car parler de sujets sérieux avec bonne humeur, légèreté et dérision, fait partie de ses objectifs. Le théâtre de Molière a toujours suscité la réflexion, sans jamais oublier de divertir son public. Au XVIIe siècle, Molière créa un mouvement appelé "castigat ridendo mores", ce qui veut dire corriger les moeurs en riant. L’autodérision est une saine piste pour prendre du recul et pour évoluer. Quand Molière écrit la pièce, il se sait déjà condamné et mourra durant la quatrième représentation. Le thème de la mort est donc omniprésent, la pièce traite d'une peur de la maladie qui est en fait la peur de la mort. Et cela avec une tonitruante vitalité ! GalerieTémoignages de professeurs des cycles d'orientationSur l’expérience du passage de la Cie URANUS dans leur cycle lors de la création du spectacle:
Le malade imaginaire de Molière. Je dois dire que de prime abord, j'ai eu peur de devoir passer plusieurs semaines sur le texte théâtral à ce moment de l'année avec mes classes, dans la mesure où le théâtre ne fait pas partie du programme de l'épreuve commune de mai. Idéalement, je pensais faire du théâtre en juin. Mais a posteriori, je suis convaincue que cette expérience avec le texte de Molière et avec la compagnie URANUS a été plus marquante et utile pour les élèves que ce que je n'aurais pu croire. Associée à une séquence d'enseignement sur le fonctionnement du texte de théâtre, cette aventure vivante a réellement séduit les élèves, et moi, en tant qu'enseignante. D'ailleurs je vous remercie d'avoir accepté ma 2ème classe (8B) dans ce projet. Il s'agissait d'élèves en difficulté et pour qui la culture est malheureusement trop lointaine. Or ils ont énormément apprécié tant la lecture que la rencontre avec les acteurs. Sans parler de la sortie au théâtre l'Alchimic un vendredi soir! Quand j'ai parlé de Molière pour la 1ère fois aux classes, j'ai d'abord eu droit à un "qui c'est"? Puis à une grande appréhension face au texte. Mais le fait d'avoir travaillé le texte ensemble, de le voir mis en scène, de l'avoir transformé et joué l'a rendu presque entièrement familier pour les élèves. Il est clair qu'à chaque fois que je demandais de sortir les livres, les élèves se sont réjouis, bien plus que quand je leur dis que nous allons faire de la grammaire. Les élèves ont adoré la mise en scène. Ils l'ont trouvée drôle et facilitant totalement la compréhension de la langue du XVIIe siècle, ce qui est une victoire à mon sens. Professeur de français au cycle de la Golette De manière générale, les élèves ont bien aimé participer aux différentes activités que vous avez proposées et ont vraiment apprécié la représentation à laquelle ils ont beaucoup ri. Ils reconnaissent que cette expérience leur a permis de rentrer plus facilement dans le texte et de mieux le comprendre, mais la plupart considère que cela n'est pas du français et ne voit pas le lien avec le cours de français... En revanche, le lien avec le cours de français a été très bien saisi par mes élèves du collège Rousseau (2e année) qui ont également vu la pièce et ont, eux aussi, beaucoup apprécié la performance. J'ai moi aussi beaucoup aimé la mise en scène que vous avez proposée. J'ai également apprécié de pouvoir participer à ce projet et je vous remercie de l'avoir mis sur pied. Pour les activités proposées, j'ai trouvé très profitable pour les élèves de participer aux répétitions, mais j'aurais préféré que lors de notre première rencontre (atelier d'écriture) nous ayons travaillé plus sur la mise en scène et le jeu plutôt que sur de la réécriture (ce genre d'activité est régulièrement mené en cours de français par les enseignants eux-mêmes), afin que les élèves puissent pleinement profiter de votre expérience dans le monde du théâtre. Professeur de français au cycle de la Golette Soutiens: Etat de Genève (DIP et Fonds Vivre Ensemble), Loterie Romande, Fondation
Wilsdorf, Fondation Göhner, Fondation meyrinoise pour la promotion culturelle, sportive et sociale, communes de Meyrin, Vandoeuvres et Carouge. |